12 Sep L’essor de la Regtech
Contraction de régulation et de technologie, la regtech désigne les nouvelles technologies permettant aux institutions financières de gérer les contraintes réglementaires de façon plus efficiente et à moindre coût.
C’est le cas notamment des processus d’identification et de contrôle d’identité qui se sont accrues ces dernières années et représentent parfois un véritable casse-tête.
Pour être dans la conformité un opérateur financier doit respecter deux grands principes : le KYC (pour “Know your customer”) et l’AML (pour “Anti money laundering”).
Compte tenu de l’ouverture internationale des marchés et des nouvelles obligations en matière de protection des données (RGPD), la réglementation s’est alourdie. La gestion de ces contrôles représentent pour les établissements, non seulement une charge importante en terme de ressources humaines, mais également un frein au business.
La nature des pièces demandées, la longueur des questionnaires et les temps de vérifications nécessaires rendent fastidieuse l’expérience utilisateur lorsqu’il s’agit par exemple d’ouvrir un nouveau compte. Nombreux sont les clients qui se découragent à une époque où la majorité des démarches se font à distance et où la rapidité d’exécution est devenue la norme.
Les regtech spécialisées dans le KYC proposent de supprimer ces points de frictions. L’objectif est d’automatiser le plus de tâches possible. On peut par exemple remplacer les recherches manuelles chronophages par des solutions de screening automatisées et intelligentes sur les base de données, notamment pour détecter les « personnes politiquement exposées » susceptibles d’être impliquées dans des affaires de corruption et les personnes déjà sanctionnées. Les nouvelles techniques d’identification faciale permettent également de faciliter les contrôles et l’authentification des documents.
Enfin, la technologie blockchain offre elle aussi de nouvelles possibilités. Par nature infalsifiable et auditable, elle peut se révéler utile pour le stockage et le partage des documents. En effet, une base de données partagée permet par la suite aux banques et acteurs financiers de partager les documents de KYC en étant sûrs qu’ils sont légitimes et valides, ce qui engendre un gain de temps significatif en évitant à chaque banque d’effectuer le processus de vérification d’un client déjà effectué par une autre banque.
Le KYC ne serait donc plus centralisé au sein de chaque établissement et le client pourrait reprendre la main sur ses données sensibles.
Parmis toutes les start up françaises qui œuvrent dans ce domaine, on peut citer SHOYO, à l’honneur du dernier FintechSummit 2019.